Confinées à Sejnane

« Action solidaire »

Situé au Nord-ouest de la Tunisie, Sejnane est un petit village au milieu de collines verdoyantes qui à priori, ne dispose d’aucune richesse naturelle particulière. Toutefois, lorsqu’une région dispose de femmes toutes aussi courageuses, travailleuses, créatives et habiles les unes que les autres, de la simple terre peut se transformer en or.

En effet, le village regorge de trésors inestimables qui ont assuré, assurent et assureront toujours sa prospérité. Vous l’aurez compris, il s’agit des potières de Sejnane. Celles-ci, s’étant transmises un véritable art ancestral de mères en filles et ce, depuis plusieurs générations, au-delà d’une simple création d’ustensiles de cuisine et de vaisselle, par leur savoir-faire, ont réussi à enrichir le patrimoine culturel et immatériel de leur pays. Grâce à cet art de manier la terre, de la façonner et de la décorer, les artisanes de Sejnane, de leurs petites mains dextères, réalisent des créations à la fois naïves, originales, pleinement humaines et utiles à leur quotidien ainsi qu’au notre. Utiles pour notre quotidien, car ô combien le monde d’aujourd’hui est en soif de dimension humaine. D’où la raison vraisemblablement pour laquelle ces poteries séduisent de plus en plus de monde.

Réellement, il est fascinant d’observer tout le processus de fabrication de ces ustensiles faits main à partir d’argile. Celle-ci, une fois extraite à la main dans le sol, est débarrassée de ses impuretés, malaxée avec des débris pilés de poteries usagées et enfin façonnée à la main. Elles sont par la suite mise au séchage à l’air. En guise de couleur, rien de tel que des colorants naturels pour conserver l’aspect brut de ces objets. C’est ainsi que selon le coloris qu’elles cherchent à obtenir, les potières enduisent à l’aide d’une argile blanche ou de l’ocre rouge. Une fois modelées et colorées les créations peuvent passer à la cuisson effectuée sur des branches séchées, à même le sol avec de la bouse de vaches pour combustible. Par souci d’esthétique, elles y incrustent des graphismes berbères à l’image de leur tatouage en points, triangles, croix et lignes. Quant à l’effet satiné lui, il est obtenu par  ponçage à l’aide d’un coquillage.